« Une voix murmure… à la fois si loin mais si proche…

Blanche écume, pourquoi pleures-tu ?
Silencieuse, éternelle, tu fais ton chemin...

Douce écume, retournes-toi, n’oublies jamais, 
Ceux qui sont tombés ne reviennent jamais… »


L’île des mystères et des malédictions… L’île du crépuscule sanglant… voici les surnoms se cachant discrètement derrière cette île que tout le monde connaît à présent comme l’île Amaya. Enfin, tout le monde… c’est un bien grand mot pour désigner ceux qui ont la chance… ou la malchance de parvenir à connaître cet endroit.
On pourra vous dire beaucoup de choses sur cette île,  il suffit simplement de trouver les bonnes personnes… pourtant,  jamais rien n’a été un jour consigné par écrit, comme de peur que la malédiction frappe celui qui couchera sur papier les abominations de ces terres ténébreuses. Est-ce la vraie raison ? Je ne sais pas, c’est uniquement la seule qui m’est venue à l’esprit depuis tout ce temps. Enfin, je suis également à blâmer car je fais aussi partie de ceux qui ne cherchent plus à savoir depuis bien longtemps.

« Écoutez-moi… Je vous en prie, écoutez-moi… »

On raconte que pendant plusieurs années, seules des tombes y habitaient… Seulement deux au commencement, puis d’autres apparurent, plus nombreuses… toujours plus nombreuses… On aurait pu se demander qui les avait creusées mais pourtant personne ne le fit. Des morts inexpliquées… des séries de meurtres… Personne n’enquêtait jamais sur les disparitions de l’île. Laissant les mystères à cette île couverte par la brume…
Néanmoins, pendant toutes ces années, vous auriez pu les entendre… le bruissement dans les feuilles… le bruit du sol qui s’affaisse sous les pas… les grincements sinistres des portes… les hurlements de terreur… Les murmures qui vous demandent de fuir… d’autres vous suppliant de les sauver… Mais il est déjà trop tard. Il est toujours trop tard…

Heureusement, depuis l’arrivée de la famille Aoi sur l’île, tout cela semble s’être calmé. Un vent de légèreté et de renouveau a soufflé sur l’île avec leur venue mais… les murmures se font toujours entendre entres les arbres de la forêt et rien ne s’oublie jamais dès lors qu’on décide de cesser de fermer les yeux.
Le cimetière se remplit toujours et le puits renferme de plus grands mystères. Mais, à présent, plus personne n’y fait attention, comme si tout cela n’existait plus ou, plutôt, n’avait jamais existé.

« Fuyez… »

J’ai choisi de garder mes paupières closes face à cela.
Et vous ?