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Nous sommes en l'An 2 de l’ère Shǐjiànguó,
Les doux paysages enneigés de Chine et ses fleurs qui volaient au gré du vent dans le ciel bleu azur ne sont plus comme autrefois, laissant place de nouveau à des temps incertains.
Cent vingt-sept ans sont passés depuis l’âge d’or du royaume et les tensions entre l’Empereur et les Rois ternissent les sourires et les mélodies légères. Le chaos semble avancer toujours plus proche au fur et à mesure que les années passent et rien ni personne ne paraît pouvoir y échapper. Pas même les clans ancestraux, gardiens des anciennes pratiques menant au Dao sacré, alors qu’elles se perdent dans les anciennes légendes loin de la tumulte des puissants. [...]
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    Parler, un exercice des plus difficiles || PV Liëen

    Collégienne en classe A1 et petit oisillon de Suzaku
    Yumiko Okamoto
    Yumiko Okamoto
    Collégienne en classe A1 et petit oisillon de Suzaku
    Bonjour, mon nom de naissance est Yumiko Okamoto et j'ai écrit : 38 messages depuis que je suis arrivé.e, le : 03/10/2021 à l'académie. J'habite actuellement à : la maison de mon gardien et je suis : une petite fille perdue destinée à devenir collégienne

    Voici mes points : : 96




    Jeudi 8 juillet 2021

    Suzu est venu me chercher à la salle de peinture.
    Je suis venue dans le lycée pour le chercher, mais il était encore en cours, alors je l’ai attendu en faisant une peinture.
    Quand il est venu, il était tard, les cours étaient finis pour tout le monde. Mais Suzu veut qu’on reste dans l’école pour que je vois quelqu’un encore. Docteur Leslie m’en a parlé aussi, que je vais voir quelqu’un d’autre que lui pour parler.
    J’ai un peu peur quand je pense que je vais parler avec quelqu’un d’autre…
    Quelqu’un que je ne connais pas…
    Je n’aime pas parler avec les personnes que je ne connais pas parce qu’ils pourraient être comme les méchantes personnes que j’ai vu avant que je sois avec Suzu. Avant que je ne traverse la grande eau sur un bateau.
    Même que j’ai eu très, très peur quand j’ai dû parler avec Nathaniel, le garçon qui m’a beaucoup aidée pour faire ma peinture.
    J’espère que ma peinture va bien sécher pour que je puisse la donner à Suzu…

    Avec Suzu, on est devant une porte. Je ne suis jamais allé dans cette pièce ici, je crois.
    Suzu me dit que je vais rencontrer une personne qu’il connaît et qui s’appelle Liëen.
    Encore un nom bizarre…
    Je tiens fort la main de Suzu pour qu’il ne parte pas loin de moi.
    Je ne veux pas…
    Suzu me protège quand je suis en danger. Et je sais aussi qu’il peut arriver très, très vite quand je ne vais pas bien, mais je ne veux pas aller mal…
    Je serre encore plus fort les doigts de Suzu en mettant un un poing sur ma poitrine et en regardant la porte.
    Suzu me dit que le nouveau docteur est un peu comme le docteur Leslie en plus vieux.
    Je penche la tête.
    Ah bon ?
    C’est possible d’être comme le docteur Leslie ?

    Suzu toque à la porte et, après avoir entendu une voix de l’autre côté, il l’ouvre.
    Je regarde la pièce que je découvre pour la première fois avant de regarder le nouveau monsieur que je rencontre.
    Il ressemble un tout petit peu à Suzu, mais Suzu est tout sombre alors que lui est tout clair.
    J’aime beaucoup les comparer tous les deux en passant mes yeux de l’un à l’autre en bougeant aussi la tête.
    Suzu a les couleurs d’un oiseau que j’ai vu dans un livre alors que le nouveau docteur me fait penser à un chat blanc.
    Mais s’il est un chat, c’est un chat pas content…
    J’ai l’impression qu’il ne veut pas nous voir…
    Même quand il parle avec Suzu, ça me donne envie de rester toujours avec Suzu.
    Je ne veux pas être toute seule…
    Mais Suzu ne veut pas que je reste avec lui…
    Il me lâche la main et il part en me disant que le monsieur est gentil…

    Je regarde la porte se fermer en tournant le dos au monsieur.
    Quand je suis sûre que Suzu est parti, je vais vite me cacher derrière un grand objet qui est très grand.
    Je crois que c’est un fauteuil.
    ...
    Je ne suis pas sûre parce que je n’ai pas fait attention.
    Je voulais juste me cacher…
    Je ne sais pas quoi faire…
    J’ai peur de faire quelque chose de mal ou que le monsieur soit en colère que je me cache.
    Mais je sens après un petit moment que tout est calme.
    Je n’arrive pas à savoir comment dire comment c’est, mais je crois que tout va bien.
    Alors, je sors un tout, tout petit peu pour regarder le docteur.
    Je veux savoir si j’ai raison et si Suzu a raison aussi.
    J’ai confiance en Suzu, mais j’ai quand même peur parce que les gens peuvent penser que la personne est gentille alors que ce n’est pas vrai.
    Je le sais !
    C’était comme ça avant...
    Médecin et psychologue du Lycée
    S. Liëen Suüøniemison
    S. Liëen Suüøniemison
    Médecin et psychologue du Lycée
    Bonjour, mon nom de naissance est S. Liëen Suüøniemison et j'ai écrit : 14 messages depuis que je suis arrivé.e, le : 04/10/2021 à l'académie. J'habite actuellement à : l'infirmerie et je suis : Médecin

    Mon humeur ? C'est : : liëenesque

    Voici mes points : : 35

    ft. @Yumiko Okamoto, le jeudi 08 juillet 2021

    « When the day that lies ahead of me seems impossible to face and when someone else instead of me always seems to know the way... » - Lovely day, Bill Withers

    890 mots

    Express yourself girl, you're free to do it here

    Liëen s’assit à son siège et le fit tournoyer pour faire face non à la pièce mais à son bureau. Il remplit un dossier, nota un rapport d’incident et, une fois tous ses papiers ordonnés, une expiration plus longue venant sublimer sa sérénité naturelle se fit entendre. Après un bref coup d’oeil à sa montre, 17:39, il laissa sa tête choir sur le dossier de son siège et détendit les muscles de son corps. Entre les impudents qui s’approchaient trop près de cet endroit ( inutile de lui faire remarquer que cet incident datait d’il y a trois mois ) et les malotrus qui l’obligeaient à se déplacer et se décarcasser et les imbéciles qui n’étaient pas capables de prendre soin d’eux comme les grandes personnes qu’ils revendiquaient être, notre Médecin méritait une pause. Qu’il allait s’octroyer tout de suite, ce pourquoi il s’endormit dès que ses paupières furent closes.

    Toc, toc, toc.
    ... toc.


    Grognement, main droite qui alla naturellement pincer l’arête de son nez, main gauche qui saisit une tasse puis activa sa machine à café. C’était son vingt-troisième jour à plein régime et quelqu’un s’avisait de le réveiller après... seulement vingt-quatre minutes de sieste ? Liëen soupira, resta serein et impassible en dépit du réveil qu’on lui avait imposé. Il se redressa correctement sur son siège, s’empara de sa tasse – il était au courant que c’était en réalité un mug, inutile de lui faire la remarque – avec la même fluidité. Il lissa sa blouse immaculée machinalement en suivant, comme un rituel bien rôdé.

    Toc, toc, toc...
    TOC !


    En réponse, la voix de Liëen laissa distinctement échapper un :

    - « Entrez maintenant ou taisez-vous à jamais. En silence et hors de l’île pour la deuxième option. »

    Il préférait le préciser, il n’avait ni envie que l’esprit d’un suicidé vînt dans ses pattes ni envie de nettoyer une scène de suicide ni envie de se refiler aussi stupidement des heures supplémentaires. S’il était marié à son travail – et masochiste par conséquent, il n’était pas encore suicidaire à ce point. Ce fut en buvant une gorgée de café qu’il fit rouler son siège de façon à voir la porte d’entrée et à être vu, sans l’étagère qui faisait barrage avant cela. Et après un échange des plus normaux avec Suzaku, ainsi qu’une observation de la petite qui ne le remarqua même pas, son homologue partit.

    La porte fermée, la peur de la petite aurait déferlé en lui s’il n’était pas habitué à gérer ces flux. Allons bon, quel chaton perdu ai-je là... Liëen retourna à son bureau et fouilla dans un tiroir pour retrouver son emploi du temps, ses différents rendez-vous ponctuels qui s’y ajoutaient surtout. Trouva rapidement l’information. Yumiko Okamoto. Il but une deuxième gorgée de café et se leva pour aller dans une espèce de petit salon ( ou un coin de pièce avec une table basse, deux poufs et deux fauteuils ) qu’il avait aménagé quand il devait travailler en tant... que psy.

    Serein, tranquille, aussi apaisé qu’apaisant, il regarda la tête de la petite dépasser d’un fauteuil disposé justement dans ce petit salon. Une sacrée perspicacité qu’avait cette enfant. Un sourire léger et avenant aux lèvres, Liëen ne chercha même pas à s’avancer et s’assit à même le sol, à mi-distance avec son bureau et ledit petit salon. La petite avait ou avait eu peur de lui, inutile d’en rajouter. Sa tasse, tenue avec sa main droite, en l’air, il posa au sol un bloc-notes, un carnet, une petite pile de papiers vierges ainsi qu’une trousse contenant de quoi écrire. Et une boîte de feutres-stylos, aussi. Le tout en captant le regard de la petite de ses yeux jaunes, d’une quiétude absolue ; opération qui fut relativement simple vu que la petite le cherchait de ses yeux azurés.

    - « Bonjour. »

    Eh bien... ? Ne soyez pas surpris, Liëen a toujours été d’un professionnalisme irréprochable et il savait être très poli. Allons, allons... Son visage exprimant mieux qu’avec des mots l’écoute et l’attention qu’il accordait à la petite, il pencha imperceptiblement sa tête vers la droite. Un geste tant d’invitation, d’encouragement, que de curiosité.

    - « Est-ce que tu sais pourquoi tu es ici ? »

    Sans dire un mot de plus, il fit glisser la boîte de feutres-stylos de couleurs très variées avec la petite pile de papiers blancs vers la petite. Le geste, doux et prévenant, parlait là aussi pour lui sans qu’il n’eût besoin de le verbaliser. Ce n’était pas un ordre ou quoi que ce fût du même acabit, il lui offrait simplement la possibilité de répondre par écrit si elle était plus à l’aise à l’écrit qu’à l’oral. Et si elle était plus à l’aise autrement... il s’y adapterait là aussi. Professionnalisme, avons-nous dit. Même s’il y avait autre chose qui rentrait ici dans l’équation mais l’aura sereine et paisible de Liëen ne laissait à personne la chance de ne serait-ce envisager cette piste.

    Collégienne en classe A1 et petit oisillon de Suzaku
    Yumiko Okamoto
    Yumiko Okamoto
    Collégienne en classe A1 et petit oisillon de Suzaku
    Bonjour, mon nom de naissance est Yumiko Okamoto et j'ai écrit : 38 messages depuis que je suis arrivé.e, le : 03/10/2021 à l'académie. J'habite actuellement à : la maison de mon gardien et je suis : une petite fille perdue destinée à devenir collégienne

    Voici mes points : : 96




    Jeudi 8 juillet 2021

    Même quand je regarde en me cachant encore, je pense à Suzu…
    Pourquoi il est parti ?
    Pourquoi il m’a laissée toute seule ici ?
    Pourquoi…
    Je voulais qu’il reste, moi…
    Je ne connais pas ce monsieur qui est avec moi et qui me fait penser à chat blanc pas content.
    Suzu…
    Je ne pense pas qu’il va me laisser encore avec des personnes qui peuvent me faire du mal.
    Mais…
    Je n’arrive pas à ne pas avoir peur…

    J’ai entendu que le monsieur faisait quelque chose là-bas, vers le bureau. Je le sais parce que j’ai entendu des feuilles bouger.
    Je me demande un peu ce qu’il voulait prendre…
    Quand j’ai commencé à regarder, il avait déjà fini et il venait vers moi avec plein de trucs dans les mains. Plein de feuilles surtout.
    J’ai fait une peinture, juste avant, mais j’en encore envie de dessiner.
    J’aime vraiment beaucoup dessiner parce que quand je le fais je me sens bien. Même quand j’étais dans la salle avec Nathaniel, j’avais moins peur quand je faisais Suzu avec les lucioles. Mais parler était très, très difficile…
    Le monsieur aux cheveux blancs vient un peu vers moi.
    J’ai peur…
    Je ne veux pas qu’il vienne près…

    Je crois qu’il n’est pas en colère même si je me cache.
    Ses sourcils ne sont pas froncés.
    Son visage n’a pas les signes comme ceux des personnes qui venaient me taper dans la cage. Pas comme papa non plus.
    Alors…

    Ah ? Il s’assoit ?
    Pourquoi par terre ?
    Pourquoi il pose les feuilles et le reste devant lui, par terre ?
    Il n’y a pas de table ?
    J’aimerais regarder si c’est vraiment le cas, mais je n’ose pas sortir…
    J’ai peur de bouger de là où je suis…
    Je ne veux pas faire de bêtise parce que tout est calme et que je préfère que ça reste comme ça.
    Et puis, j’ai aussi vu quelque chose sur son visage que je n'avais pas vu avant sur lui et que Suzu ne fait pas vraiment. C’est plus petit que celui de la fille qui était toujours avec moi avant que je vienne sur l’île, mais je l’ai vu.
    Un “sourire”, je crois ?
    En tout cas, même si c’est un tout petit peu, ses lèvres se sont tirées sur le côté quand il me regardait.
    En plus, son visage est tout gentil maintenant que Suzu n’est pas là.
    Il n’est pas en colère, et il n’est pas non plus comme les monsieurs qui venaient me voir pour me faire mal mais sans me taper comme les autres monsieurs et madames.

    J’entends sa voix.
    Je regardais les objets qui sont sur le sol pour savoir ce que c’est et essayer de deviner ce qu’il va faire avec.
    Maintenant, je le regarde, lui.
    J’aime beaucoup ses yeux jaunes.
    Ils brillent et j’ai très envie de les dessiner avec les yeux de Suzu. Je suis sûre que ça fera très joli les deux couleurs ensemble.
    Mais je dois d’abord penser à ce que le monsieur m’a dit.
    C’est comme Suzu quand on est le matin et que c’est la première fois que je le vois dans la journée.
    Avec Suzu c’est facile !
    Mais quand c’est avec les autres…
    J’essaie.
    J’ouvre alors la bouche, mais il n’y a rien qui sort.
    Ça bloque dans ma gorge, comme s’il y avait une boule qui empêche ma voix de bouger.
    Je me cache un peu.
    Je respire un peu : si je fais passer l’air correctement par ma bouche, je pourrais parler après, j’en suis sûre.
    Je ressors comme avant pour regarder le monsieur.
    J’essaie encore.

    - B-...

    Et encore…

    - B-...

    Jusqu’à arriver à dire ce même mot que lui.

    - … Bo...jour…

    Ma voix est toute, toute petite.
    J’ai eu du mal à l’entendre.
    J’espère que le monsieur a entendu…
    Je le regarde encore en me cachant un peu plus derrière le gros meuble.
    Ma tête se baisse dans mes épaules, je le sens…
    Je veux voir Suzu…
    Suzu…

    Je vois le monsieur se pencher.
    Je crois qu’il va se lever.
    J’arrête de respirer.
    De bouger aussi.
    Je surveille sans cligner des yeux.

    Il… ne bouge pas ses jambes ?
    Alors… il ne va pas se lever ?
    Je baisse les yeux sur ses mains.
    Il pousse les feuilles et les crayons colorés vers moi.
    Quand il bouge, il ressemble un peu à Suzu…
    Il fait les choses doucement, et ses gestes ne font pas peur.
    Je sens que mes épaules se baissent un peu. Mais pas beaucoup…
    Le monsieur a encore parlé.
    Une question…
    Je dois encore répondre…
    Mais… pourquoi je suis là ?
    Il m’a dit quoi docteur Leslie ?
    Et Suzu ?
    Je réfléchis beaucoup, mais je n’arrive pas à trouver.

    - Sépa…

    J’ai fait un tout petit “non” avec ma tête, une fois.
    Mes lèvres ont bougé un tout petit peu.
    Ma voix était encore plus basse que quand je voulais dire bonjour.
    Je veux les feuilles…
    Mais il faut que je me rapproche pour avoir les feuilles…
    Le monsieur…
    Il est calme.
    Son visage est comme avant.
    Alors… il n’est pas en colère ?
    Je le regarde beaucoup.
    Même quand je sors de ma cachette et marche à quatre pattes un peu, je le regarde encore.

    Pour prendre les feuilles et les crayons, je tends beaucoup le bras et les doigts.
    Je n’arrive pas à tout prendre, mais ce n’est pas grave.
    J’ai tout pour faire un dessin !
    Alors, je recule en restant à quatre pattes en tenant fort les feuilles et les crayons contre moi.
    Moi aussi, je suis assise par terre.
    Je mets mon dos contre le fauteuil.
    Je ne suis pas cachée parce que je veux vite dessiner.
    Je voudrais faire les mots aussi, mais j’ai besoin d’aide encore pour les mots.
    Alors, je vais juste faire des dessins.

    Je prends le crayon noir.
    Quand le bouchon est enlevé, je vois la mine qui est toute petite.
    Comment je vais faire pour colorier ?
    Je regarde longtemps la mine.
    Je réfléchis beaucoup.
    Je peux faire quoi avec ça ?

    Des mots…
    Les mots, c’est aussi des dessins.
    J’essaie d’écrire “Suzu”.
    Je crois… que c’est comme ça ?
    Je met le bouchon sur le noir et je range le crayon.
    Après, je prend un bleu comme le ciel la nuit et j’écris “Yumiko”.
    Avec un bleu beaucoup plus clair, je fais des traits comme pour entourer les lettres de “miko” de “Yumiko”. Parce que Yumiko c’est moi, mais aussi ma petite soeur.
    J’aime beaucoup mon prénom, mais je préfère “Miko”.
    Médecin et psychologue du Lycée
    S. Liëen Suüøniemison
    S. Liëen Suüøniemison
    Médecin et psychologue du Lycée
    Bonjour, mon nom de naissance est S. Liëen Suüøniemison et j'ai écrit : 14 messages depuis que je suis arrivé.e, le : 04/10/2021 à l'académie. J'habite actuellement à : l'infirmerie et je suis : Médecin

    Mon humeur ? C'est : : liëenesque

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    ft. @Yumiko Okamoto, le jeudi 08 juillet 2021

    « When the day that lies ahead of me seems impossible to face and when someone else instead of me always seems to know the way... » - Lovely day, Bill Withers

    832 mots

    Express yourself girl, you're free to do it here

    La peur était visiblement retombée, allant de paire avec le léger sourire que notre Immaculé arborait sur ses lèvres. La petite ressemblait à un chaton découvrant le monde, observant son environnement avec autant de méfiance que de curiosité.  

    - « Bonjour. »

    La voix de Liëen n’avait été qu’un murmure, un souffle charrié par l’air présent dans la pièce, et son expression était faite de calme, d’écoute et d’attention. La bouche de la petite s’ouvrit alors mais aucun son n’en sortit, ce qui l’amena à se renfermer avant de s’ouvrir à nouveau. De réessayer, à nouveau, avec une louable persévérance. Patient, Liëen s’était immobilisé à l’instar d’une statue de sérénité inspirant confiance et tranquillité.

    - « Bo...jour... »  

    Notre Médecin sourit un peu plus chaleureusement bien que la position de sa bouche resta inchangée. La petite, elle, se cacha d’autant plus derrière le fauteuil ; celui qui était devant le mur. Ses observations ne cessèrent pas pour autant et Liëen le sentit quand il se mouvait, faisant exprès d’espacer ses gestes pour lui faire glisser la boîte de feutres-stylos et la petite pile de papiers blancs. Les mots oraux n’étaient visiblement pas le meilleur moyen pour communiquer mais ce n’était pas un problème pour lui ; parler n’était pas une nécessité pour s’exprimer. Et ça lui permettait de l’observer pour savoir comment agir au mieux avec elle. Il tenta néanmoins une question de sa voix douce, véritable personnification de la quiétude.

    - « Est-ce que tu sais pourquoi tu es ici ? »

    Un temps de silence.
    Léger.

    Liëen restait imperturbable, redevenant cette statue avec une telle facilité qu’il serait légitime de se demander s’il était vraiment un être vivant. Questionnement assez compliqué, vu qu’il ne l’était en un sens pas ; cela expliquait d’où lui venait une telle sérénité, une telle légèreté, une telle douceur. De tels gestes dansants, de telles mains bougeant comme un nuage ou un doux rêve nous laissant une impression d’inaccessible. Comme d’habitude, il n’eut aucun mal à garder cette réflexion au fond de son esprit sans en laisser une bribe sortir. Ce n’était pas le moment, les lèvres de la petite se mouvaient de façon à pouvoir parler et elle était précisément là pour qu’il pût l’écouter.

    - « Sépa... »

    Notre Finlandais regardait la petite fixer tour à tour ses yeux jaunes et les feuilles à quelques centimètres d’elle avant de s’en emparer, emportant qu’une partie des feutres-stylos. Il ne s’en formalisa pas, à nouveau statufié et le regard ancré sur le mur au-dessus du fameux fauteuil. Il continuait d’observer la petite, il n’avait simplement pas besoin de la fixer bêtement pour ce faire. Elle se retranchait dans son cocon pendant que Liëen se mouvait lentement, la laissant anticiper ses gestes, pour s’asseoir en seiza. Dos droit, épaules détendues, bras relâchés, mains posées en évidence sur ses cuisses. Il redevint statue sitôt sa position changée, devenant de plus en plus éthéré. À se demander s’il était un baby-sitter ou un psychiatre, même si un tel questionnement aurait fait ricaner Liëen. Par mépris ? Non. Parce que c’était symptomatique d’un cruel manque de connaissances en psychiatrie, psychologie et en pédagogie ? En grande partie, oui.

    - « Préfères-tu Miko-san à Yumiko-san ? »

    Éthérée. Sa voix était devenue éthérée, un murmure sans âge, atemporel, qui sonnait avec le glas de l’évidence. La formule de politesse choisie avec la particule japonaise ne montrait pas nécessairement de la distance mais de la considération, témoignage explicite de l’attention concernée qu’il lui accordait et qui pouvait être cachée par sa sérénité massive sans être étouffante. Ici, sa sérénité était apaisante, douce, accueillante. Son regard, lui, s’était penché vers le visage très sérieux de la petite lorsqu’il lui parla. Comment avait-il vu son dessin, ses écritures, vu qu’il ne semblait pas y avoir accordé un infime coup d’oeil ? Je vous l’ai dit. Liëen n’a pas besoin d’avoir quelque chose directement face à ses ambres pour le voir. En accord avec l’harmonie du moment, sa tête se pencha quelque peu sur la droite.

    - « J’ai des crayons de couleurs, des critériums, des feutres et des pastels si tu souhaites dessiner. Je te les emmène ou tu préfères que je t’indique où ils sont pour les prendre toi-même ? »

    Quiconque ayant été habitué au caractère de Liëen n’aurait plus aucun doute, à partir de ce moment-là ; bien que très professionnel, le sérieux de notre Psychiatre n’était pas du tout la seule cause de son attitude aussi avenante. Et pourtant, un autre psy ou un mentaliste aguerri auraient simplement constaté que l’humanité dont il faisait actuellement preuve était on-ne-peut-plus professionnelle. Qui avait raison ? Personne.
    ... ou les deux.

    Collégienne en classe A1 et petit oisillon de Suzaku
    Yumiko Okamoto
    Yumiko Okamoto
    Collégienne en classe A1 et petit oisillon de Suzaku
    Bonjour, mon nom de naissance est Yumiko Okamoto et j'ai écrit : 38 messages depuis que je suis arrivé.e, le : 03/10/2021 à l'académie. J'habite actuellement à : la maison de mon gardien et je suis : une petite fille perdue destinée à devenir collégienne

    Voici mes points : : 96




    Jeudi 8 juillet 2021

    Pourquoi je suis là ?
    Pourquoi Suzu m’a emmené ici ?
    Pourquoi l’autre docteur m’a dit que je devais le faire ?
    Je n’arrive pas à comprendre tout ça.
    Alors, quand le monsieur me demande si je sais, je ne peux pas lui répondre comme il faut. Je ne peux pas lui dire et j’ai très, très peur de lui dire que je ne sais pas. Mais je le fais quand même, pas fort du tout, pour ne pas le mettre en colère.
    Quand on ne répond pas quand on nous pose une question, ça met en colère, j’en suis sûre…
    Mais après ça, je veux surtout dessiner.
    J’ai fini il n’y a pas longtemps une peinture de Suzu, mais comme on me donne des feutres et des feuilles blanches, j’ai encore envie.
    J’aime vraiment beaucoup dessiner.
    Plus qu’apprendre, je crois.
    Alors, tout doucement et vite à la fois, je prends ce que le monsieur m’a donné et je vais m’asseoir contre ma cachette.
    Le feutre est tout fin, alors au lieu de dessiner j’essaie d’écrire “Suzu” et mon prénom pour m’entraîner.
    Comme Suzu n’est pas là, j’ai peur de faire mal les signes, d’oublier un trait, mais j’essaie quand même pour que Suzu soit fier de moi quand je lui montrerais.

    Parfois, je regarde sur le côté pour voir ce que fait le monsieur qui est avec moi.
    J’ai encore un peu peur de lui et de ce qu’il peut me faire.
    Souvent, les monsieurs me font mal sans me taper.
    Je n’aime pas ça et ça me fait peur que tous les monsieurs soient pareils.
    Alors, je surveille.
    Suzu ne me l’a jamais fait et c’est pour ça que je n’ai pas peur de lui. Il est vraiment le plus gentil, Suzu !
    Mais, lui, je ne sais pas…
    Il se rapproche de moi alors je serre fort mes jambes et mes bras.
    J’ai aussi la tête comme dans les épaules.
    Mais je ne bouge pas trop et je continue de dessiner, d’écrire.
    Je le fais moins bien parce que je n’arrive plus à faire des traits droits…

    Le monsieur est sur ses genoux à côté de moi.
    Ses mains sont sur ses cuisses.
    Il a l’air bien comme ça.
    Et il ne bouge plus maintenant qu’il est comme ça.
    Je n’ose pas trop le regarder, alors je surveille sans bouger ma tête.
    Je regarde beaucoup ses mains qui ne bougent pas.
    Parfois il a de petits gestes, mais vraiment tout petits.
    Et ses yeux ne me regardent pas tout le temps.
    Je crois que mes épaules se baissent un peu après un peu de temps comme ça.
    Même quand j’entends encore sa voix, elles ne se relèvent pas.
    Mais je ne sais pas trop comment lui répondre.
    Pourquoi il dit -san ?
    Moi aussi je dois le dire ?
    Avec Suzu je ne fais pas et il est content.
    Je crois que dans la maison de maman, les monsieurs et les madames ils disaient aussi avec les inconnus.

    Je réfléchis beaucoup en regardant mon papier parce que je dois répondre à la question du monsieur..
    Comment le dire ?
    Comment le montrer ?
    Je ne sais pas trop…
    Puis, j’ai une petite idée.

    Je reprends la couleur bleu comme le ciel la nuit pour écrire “Yumiko” sous le premier.
    Puis, je prends un rose clair et j’entoure le “Yumi” comme j’ai fait avec “miko” avant.
    Je montre le premier avec que de du bleu, puis je me montre en disant avec une toute, toute petite voix :

    - Moi…

    Après, je montre celui avec du rose qui entoure le bleu et je dis aussi d’une toute petite voix en détachant les syllabes pour ne pas me tromper :

    - Petite soeur…

    Je réfléchis encore un peu. Après, j’écris avec un feutre violet :

    “Moi ème aime Yumiko kan Yumiko di moi
    Mé moi aime bokou Miko parce qu ke Miko est tougour moi”

    Je regarde le monsieur en me cachant derrière le papier que je lui montre.
    J’ai peur qu’il ne comprenne pas parce que je n’écris pas bien.
    En plus, Suzu n’est pas là pour m’aider. Alors je ne sais pas si j’ai fait des fautes ou pas…
    Après, je baisse la feuille et je la pose sur mes genoux pour la regarder.
    Je ne sais pas quoi faire alors que je veux dessiner…

    Le monsieur me parle encore une fois.
    Je regarde le monsieur.
    Je veux les crayons, les feutres et tout.
    Oui, je veux bien !
    Mais…
    Je ne sais pas ce que je préfère pour aller les chercher.
    Si je vais chercher, je vais voir les affaires du monsieur et je n’ai pas le droit d’aller dans les affaires du monsieur…
    Si je laisse le monsieur aller, ça veut dire qu’il va bouger…
    Je ne sais pas ce que c’est le mieux.
    Je regarde le monsieur.
    Il n’est pas comme mon papa qui se met en colère dès que je fais quelque chose.
    Il est un peu comme Suzu, toujours très, très calme.
    J’hésite…
    Je regarde le monsieur un peu puis je regarde ma feuille encore.

    - Je… euh…

    Ma voix est toute petite, encore, et je tousse un peu parce qu’elle me chatouille.
    Je cherche les mots.
    J’ai peur de dire…
    Je serre fort mes doigts sur la feuille.
    Elle se froisse…
    Mais j’ai peur…

    - P-pas… moi…

    Est-ce que j’ai bien dit ?
    J’ai peur de mal dire ou que ma voix ne soit pas assez forte.
    Alors, je ne regarde pas beaucoup le monsieur, mais je le regarde quand même pour être sûre qu’il ne va pas être en colère.
    Médecin et psychologue du Lycée
    S. Liëen Suüøniemison
    S. Liëen Suüøniemison
    Médecin et psychologue du Lycée
    Bonjour, mon nom de naissance est S. Liëen Suüøniemison et j'ai écrit : 14 messages depuis que je suis arrivé.e, le : 04/10/2021 à l'académie. J'habite actuellement à : l'infirmerie et je suis : Médecin

    Mon humeur ? C'est : : liëenesque

    Voici mes points : : 35

    ft. @Yumiko Okamoto, le jeudi 08 juillet 2021

    « When the day that lies ahead of me seems impossible to face and when someone else instead of me always seems to know the way... » - Lovely day, Bill Withers

    1267 mots

    Express yourself girl, you're free to do it here

    Ce n’était pas de la peur, bien qu’elle fît partie des conséquences et que le stress fût dans les symptômes ; ce mot était trop réducteur. Auto-protection. L’anxiété venait souvent d’un désir ou d’un besoin, conscient ou non, d’auto-protection et s’exprimait souvent à travers de la méfiance ou de l’agressivité. En comptant tout le panel de nuances entre les deux. Dans le cas de la petite, il était encore trop tôt pour savoir dans quelle nuance elle se trouvait ; l’auto-protection pouvait aisément se confondre avec l’auto-préservation. Si les deux allaient souvent de pair, les causes et les conséquences de l’un et de l’autre n’étaient pas exactement similaires. Durant sa réflexion, Liëen avait fermé ses paupières ; cela ne l’empêchait nullement de continuer son observation. En tant que psychiatre et contrairement à ce qu’il laissait croire, la vue – comme le goût – était un des sens sur lesquels il comptait le moins ou seulement comme soutien à l’ouïe, l’odorat ou le toucher. Enfin, dans un premier temps du moins. Le son du feutre sur le papier se fit de nouveau entendre, d’abord un feutre à une odeur connue, puis un autre à une odeur inconnue mais plus marquée. Une couleur moins utilisée, voire pas du tout, sans doutes. L’odeur laissait un goût bien défini sur sa langue.

    Ses yeux s’ouvrirent pour aller fixer le mur, au-dessus de son bureau, lorsqu’il perçut une respiration différente de la petite, une inspiration qu’il avait identifié comme étant de celles qu’elle prenait lorsqu’elle allait parler.

    - « Moi... »

    Il ne s’était pas trompé. Captant un signe de ses doigts, les ambres de Liëen se baissèrent pour la première fois sur la feuille même s’il gardait cet aspect de statue. Son regard avait-il bougé ou avait-il toujours été ainsi ? Difficile à dire. Simple... mais difficile. Bleu nuit avec un éclat azur clair pour elle mais bleu nuit avec un éclat rose pour...

    - « Petite sœur... »

    ... sa petite sœur, donc. Pourquoi ce choix de couleurs ? Surtout quand la voix de la petite avait, dans la vision de notre Islandais, la couleur subtile de l’orchidée ; celle des pétales de la fleur, vers l’extérieur, vues à travers la rosée matinale et la lumière de l’aurore. Liëen ne laissa toutefois pas cette information intervenir dans son analyse, car elle ne regardait que sa perception du monde. Certainement pas celle de la petite. S’il devait y avoir une explication, ce n’était pas en... 18:15... douze minutes passées avec elle qu’il allait la trouver. Notre Médecin sourit, imperceptiblement, en voyant la petite sérieuse et toute adonnée à la tâche d’écrire. Sa manière d’écrire, non, de dessiner les lettres avait quelque chose d’incroyable. Triste, en un sens. Sa manière de barrer un mot, elle, renvoyait à de l’injustice... ou de la résilience. Tiens tiens... Il lut ce qui y était écrit, sans se formaliser des fautes et de la nouvelle cachette. Rien qu’avec cette phrase, des connexions sur ce qu’il avait observé commencèrent à se faire et, même s’il demeurait prudent tout en gardant son analyse ouverte, il cerna un problème. Éclatement familial. À vérifier, confirmer ou infirmer, plus tard. Éclatement n’était peut-être pas le mot adéquat. La feuille se baissait durant sa réflexion et un sourire léger se forma au coin de es lèvres avant qu’il ne fît une proposition à la petite.

    Ravissement immédiat sur son visage.
    Doute et méfiance immédiats dans ses yeux.
    Puis réflexion. Longue, mesurée.

    Le regard que la petite lui lança ne rencontra que la bienveillance et la tranquillité de ses ambres, et elle le détourna assez rapidement pour retourner en terrain connu. La feuille. La réflexion se poursuivait, même si elle semblait plus peser le pour et le contre ; ou, du moins, les oscillements de ses yeux et les micro-mouvements de ses sourcils allaient en ce sens.

    - « Je... euh... »

    Anxiété le retour. La peur revenait. Impossible de déterminer si elle venait plus de l’auto-protection ou de l’auto-préservation, alors Liëen bougea pour la première fois depuis longtemps. Depuis approximativement cinq minutes, en réalité. Il bougea son cou, inclina son visage, de façon à ce que sa vision englobe la feuille, quelque peu froissée, le visage de la petite et le reste de son corps. Ses gestes étaient toujours doux, paisibles et espacés.

    - « P-pas... moi...
    - J’y vais. »


    Il se leva avec souplesse, fluidité, ses mouvements toujours espacés pour qu’elle pût les anticiper mais, malgré cela, il ne faisait aucun bruit. Même ses vêtements demeuraient silencieux. La seule chose qui tinta fut sa boucle d’oreille, émettant un son aussi éthéré que sa voix, émettant un carillon aussi doux que le murmure qui s’était tantôt échappé de sa bouche. Arrivé devant son bureau, il prit une clef ingénieusement cachée dans le bois de son étagère par un mécanisme pourtant enfantin et ouvrit le tiroir le plus bas de son bureau. Ses gestes, ici, avaient pris une tournure pédagogique ; une tournure pour faciliter à la petite la mémorisation de l’accès au contenu de ce tiroir. Il en sortit donc feutres de toutes tailles, crayons de couleur de toutes tailles et pastels de toutes nuances sur son bureau, sans fermer le tiroir en suivant. Quant à la clef, il l’avait habilement dissimulée dans ses doigts puis dans la manche de sa blouse d’un geste évident, bien que la petite l’eût sûrement vu ; il avait fait exprès de s’adapter à elle et sa perspective pour qu’elle vît la machination. Il capta son regard pour lui envoyer un clin d’oeil et un sourire un peu plus malicieux, quoique toujours aussi doux, tranquille et d’une sérénité indéniable.

    - « Pendant que tu dessines, souhaites-tu que je corrige les petites fautes que tu as écrites, que je te les explique et que je te donne un moyen de ne plus les refaire ? Cela semblait te préoccuper. »

    Même s’il en était certain, cela relevait plus de son intuition. Sa voix, elle, n’avait pas changée ; éthérée, douce, aussi apaisée qu’apaisante, aussi fluide et basse qu’un murmure printanier venant livrer les secrets des saisons au creux de notre oreille. Il se mouva à nouveau, prit le bloc-notes, le carnet et la trousse qu’il avait laissés par terre au passage, et revint s’asseoir en seiza à la gauche de la petite. Il posa feutres, crayons et pastels à sa droite, soit entre eux deux, puis son bloc-notes, carnet et sa trousse sur ses cuisses, sous ses mains. Il se tenait à une distance raisonnable, respectant autant l’espace vital de la petite que le sien. Pendant de longues minutes, peut-être une seule peut-être vingt, il demeura silencieux et redevint cette statue de quiétude dont il avait le secret. Et une brise se fit entendre, sans rompre son état de statue.

    - « Aimes-tu les orchidées ? Ta voix en a la couleur. »

    Et c’était précisément à ce moment-là qu’il était possible de noter que son attitude dépassait le simple professionnalisme, bien qu’il fallait connaître notre Finlandais en amont pour ce faire. Révélait-il sa synesthésie musicale à n’importe qui ? Non. Il ne l’avait même pas dit au Directeur ou à son collègue, même s’il savait que les deux l’avaient deviné.

    Collégienne en classe A1 et petit oisillon de Suzaku
    Yumiko Okamoto
    Yumiko Okamoto
    Collégienne en classe A1 et petit oisillon de Suzaku
    Bonjour, mon nom de naissance est Yumiko Okamoto et j'ai écrit : 38 messages depuis que je suis arrivé.e, le : 03/10/2021 à l'académie. J'habite actuellement à : la maison de mon gardien et je suis : une petite fille perdue destinée à devenir collégienne

    Voici mes points : : 96




    Jeudi 8 juillet 2021

    J’ai peur…
    Je ne veux pas lui répondre.
    Non.
    Ce n’est pas ça.
    Je ne veux pas me faire gronder parce que j’aurais dit quelque chose qu’il ne faut pas ou à cause de mon silence.
    Mais je réponds quand même.
    Je ne veux pas y aller.
    Je n’ai pas le droit de regarder dans les affaires des autres.
    Même chez Suzu, je ne touche pas à ce qui n’est pas à moi, sauf quand il me donne l’autorisation.
    Parfois…
    Je n’arrive pas tout le temps à le faire.

    J’entends un bruit.
    Doux et clair.
    Un bruit qui ne me fait pas peur et que je veux encore entendre.
    Je tourne la tête pour voir ce que c’est.
    Mais je ne vois pas autre chose que le monsieur qui se lève.
    Je peux voir ses gestes et essayer quel sera le prochain.
    Il ne va pas vite.
    Après, il va vers le bureau.
    J’ai un peu peur de regarder, alors je regarde ma feuille.
    Elle est toute plissée…
    Je la pose par terre et je passe mes deux mains dessus.
    Les plis ne partent pas…
    J’ai une boule dans ma gorge… et mes yeux sont lourds aussi…
    J’ai fait quelque chose de mal...

    Je regarde le monsieur.
    Il ouvre un tiroir de son bureau.
    Même quand il est là-bas, je peux voir tous ses gestes.
    Et aussi les deviner.
    Mais je n’arrive pas à deviner quand il met quelque chose dans sa manche.
    Je n’arrive pas à savoir ce que c’est.
    Je n’ai pas trop vu.
    C’est… de la magie ?
    Comme la magie de Suzu sans être pareille ?
    Il a fait disparaître l’objet ?
    Il est où maintenant ?

    Je vois qu’il a les crayons dont il m’a parlé avant dans la main.
    Il y en a vraiment beaucoup !
    Avec plein de couleurs.
    Je peux vraiment les prendre ?
    Je peux dessiner avec ?
    C’est vrai ?
    Je regarde le monsieur revenir vers moi.
    Il sourit comme quand il a cligné un œil, et aussi comme avant.
    Mais mes lèvres ne tirent pas comme les siennent.
    Je n’arrive pas à le faire.
    Je ne sais pas pourquoi.
    Parfois j’y arrive, surtout quand je suis avec Suzu et quand je dessine aussi.
    Mais là je n’y arrive pas.
    Je suis cassée ?

    Le monsieur me dit quelque chose.
    Mes fautes…
    Alors c’est vrai, j’ai fait des fautes…
    Je regarde ma feuille qui est encore par terre devant moi.
    Et en la regardant encore, je fais un signe de la tête avec un petit bruit.
    C’est comme ça que je dis “oui”.
    Comme Suzu a comprit quand il est venu me voir la première fois, dans ma cage, alors le monsieur comprendra aussi, n’est-ce pas ?

    Je regarde tout ce que fait le monsieur quand il vient vers moi.
    Même quand il s’assoit à côté de moi.
    Je surveille beaucoup ses mains.
    Et aussi son visage.
    Il est vraiment grand…
    Et calme…
    Et aussi…
    Je n’arrive pas à savoir comment le décrire…

    Je le regarde encore un peu.
    Puis, je prends une feuille toute blanche.
    Après, je prends des crayons.
    Je commence à dessiner.
    Au début, je ne sais pas trop quoi faire.
    Mais mes traits commencent à ressembler à un visage.
    Alors, j’essaie de faire la fille qui était avec moi dans la cage.
    Elle me manque beaucoup.
    Je ne suis pas sûre de savoir encore comment elle est…
    J’ai un peu peur de me tromper, mais je ne veux pas m’arrêter.
    Je veux continuer parce que je veux avoir quelque chose pour toujours me rappeler d’elle.

    Le monsieur parle.
    Je sursaute.
    Je le regarde vite.
    Mais je le regarde aussi longtemps.
    Je penche un tout petit peu ma tête sur la gauche.

    - Orch… ?

    Mes lèvres ont fait comme si je disais le mot, mais je n’ai pas entendu ma voix.
    Ma voix était toute petite en plus…
    Je regarde ma feuille avec beaucoup de fautes.
    Est-ce que je peux encore écrire même si je fais beaucoup de fautes ?
    Je réfléchis un peu.
    Je regarde le monsieur encore une fois.
    Je crois qu’il écrit encore sur son carnet sur ses cuisses.
    Ma voix…
    Je veux savoir ce que le monsieur veut me dire.
    Alors, je prends ma feuille toute pliée et un crayon tout fin.
    La couleur… c’est vert, non ?
    J’écris :

    Ces koi ?”

    Je regarde ma feuille.
    Je ne suis pas sûre…
    Je regarde le monsieur.
    Je lui donne ma feuille.
    Et quand il a ma feuille, je recommence à dessiner.
    J’aime dessiner.
    J’ai moins peur quand je dessine.
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